dimanche 28 décembre 2014

SANTE!

Le saviez-vous? Avant d'être l’alcool roi de nos fêtes, le Champagne était officiellement reconnu comme étant un vin thérapeutique…

C’est à la fin du XVIIe siècle que le Champagne, boisson pétillante issu de trois cépages (deux noirs : le Pinot Noir et le Pinot Meunier, et un blanc : le Chardonnay) savamment élaboré par Pierre Pérignon, prend ses lettres de noblesse et est officiellement reconnu comme bienfaisant pour la santé. On prête au roi des vins et vin des rois un grand nombre de vertus: facilitateur de digestion, remède contre les rhumatismes, puissant antiseptique, souverain contre les idées noires et la prévention du vieillissement et seul vin, selon Madame de Pompadour, "à laisser une femme belle après boire"... Les bulles tourbillonnantes et voluptueuses du vin de Champagne ont leurs inconditionnels : le Duc de Saint-Simon rapporte dans ses mémoires que Duchesne, médecin des fils de France, mort à 91 ans, "conserva jusqu'au bout une santé parfaite et sa tête entière en soupant tous les soirs avec une salade et en ne buvant que du vin de Champagne". Ou encore Jean Godinot, chanoine de Reims, qui dans son traité sur les vins de Champagne datant de 1718, affirme que "de tous, il n'en est pas de meilleur pour la santé". Certes, l'homme prêche pour sa région, mais est soutenu dans sa foi par la faculté de médecine de Reims et par des savants étrangers (car la réputation du Champagne a déjà franchi les frontières à cette époque!). Sir Edward Barry, lord anglais, publie en 1775, dans Observations, Historical, Critical and Medical on the Wines, qu'ils sont "légers et généreux, ne donnent ni la goutte, ni la maladie de la pierre" (calculs rénaux). En Allemagne, le Docteur Loebenstein-Loebel, professeur à la faculté de médecine d'Iéna note dans son Traité sur l'usage et les effets des vins dans les maladies dangereuses (1817), qu'"au moyen de sa matière sucrée et de son gaz acide carbonique, le vin de Champagne produit un excellent effet de digestion... Il ramène le calme et la gaîté chez les malades tristes et hypocondres". Même diagnostic pour le Docteur Joseph Roques, en 1821, dans sa Phytographie médicale, qui vante les vertus du champagne effervescent et de tous les vins chargés d'acide carbonique pour "réveiller l'action de l'estomac, exciter les facultés mentales, inspirer l'allégresse et une douce gaîté". Mais tous s'accordent sur la nécessité de ne faire usage que des meilleurs crus et de les consommer avec modération, l'excès leur faisant perdre toutes les propriétés bienfaisantes. Précurseurs de notre Programme National Nutrition Santé?
À la fin du XIXe siècle, le Champagne a donc toute sa place dans la pharmacopée populaire, au point d'être présent dans les pharmacies des établissements de santé, quelque fois même étiqueté sous les dénominations "Clos de jouvence", "Champagne hygiénique" voire "Tisane des convalescents". "Lors de la Première Guerre mondiale, les grandes maisons tirent gloire et parti d'être les fournisseurs des hôpitaux civils et militaires", raconte le Docteur Tran Ky, auteur de l'ouvrage les Vertus thérapeutiques du Champagne. Le breuvage aurait été d’un grand soutien pour maintenir le moral des troupes et réconforter les blessés. Le pétillant remède était régulièrement administré (à dose très modérée !) aux opérés mais aussi aux femmes qui venaient d'accoucher, pour ses vertus stimulantes et reconstituantes…

Qu’en dit-on aujourd’hui ? Notre médecine moderne, pointilleuse et circonspecte contredit-elle la médecine ancienne, empirique et basée sur l'observation ?
Le Champagne est un alcool et contient par conséquent de l'éthanol, toxique à haute dose. Ce principe étant posé, plusieurs recherches, faisant suite à la fameuse étude sur le "French paradox" du Professeur Serge Renaud (1991), ont cependant démontré les propriétés protectrices d'une consommation modérée de vin contre les maladies cardio-vasculaires ainsi que contre certains cancers et maladies neurodégénératives.
Quelques explications issues de la biologie moléculaire: les vignes et raisins recèlent des polyphénols aux qualités antioxydantes et bénéfiques. Le Docteur Tran Ky explique que "le champagne contient 440 variétés de polyphénols. Si les polyphénols sont en moindre quantité que dans certains vins rouges, leur effet est suractivé par la double fermentation qui caractérise la fabrication du champagne" Récemment, en 2009, une étude menée et publié par Jeremy Spencer dans British Journal of Nutrition, affirme qu'1 à 2 verres de Champagne par jour diminuent les problèmes cardiaques ainsi que le risque de subir un accident vasculaire cérébral. Les polyphénols participent à l'amélioration du fonctionnement des vaisseaux sanguins en favorisant la circulation du sang, en diminuant la pression artérielle et la probabilité de formation de caillots. D’après ce scientifique, la consommation modérée de Champagne aurait les mêmes effets bénéfiques que ceux observés avec le vin rouge.

Laissons les scientifiques continuer à plancher sur ce sujet passionant, et en cette veille de Réveillon, préparons-nous à regarder les évanescentes bulles d'or jaillir par myriades à travers les parois de nos coupes et flûtes, et à les entendre pétiller, car ce spectacle contribue aussi à son effet euphorisant en éveillant les sens et le plaisir de vivre...


!! BONNE ANNEE !!

Source: Champagne: à votre très bonne santé, Martine Betti-Cusso, le Figaro Santé (24/12/2012)

lundi 22 décembre 2014

Décembre=kilos? Bluff, à condition de bien s'y prendre...

Pour des repas de fête en toute conscience, sans culpabilité et avec un maximum de plaisir et de convivialité, voici quelques conseils et astuces pour savourer pleinement ces fêtes de fin d’année.

Préambule 
N’oubliez pas que le plaisir passe par tous nos sens : une présentation soignée, une jolie table, des chants de Noël comme musique de fond, une bougie parfumée qui brûle, un sapin qui trône, etc. ne rendront la fête que plus réussie…

Avant la fête
Oubliez le jeun pré-repas de fête: le corps, souffrant de privations, aurait tendance à faire des stocks lors du repas attendu. Mieux vaut manger tout simplement sainement et équilibré avant le jour J.

Quand la fête bat son plein
Au moment de l’APÉRITIF, il est souvent difficile de faire abstraction de son petit creux.
le truc en plus : évitez d’arriver le ventre complètement vide pour ne pas vous ruer sur le buffet et n’oubliez pas qu’un bon repas vous attend ensuite…
Nos REPAS de fin d’année sont souvent composés de nombreux bons petits plats. Il est donc préférable de se servir en petites quantités pour pouvoir goûter à tout (oui, oui, on a le droit, et c’est même très bien !!).
le truc en plus : essayez de limiter la consommation de pain blanc et de saucer votre assiette.
Pour faciliter la DIGESTION, prenez le temps de mastiquer les aliments : la salive contient des enzymes qui participent à la bonne digestion. Il est également recommandé de boire une eau riche en bicarbonates (comme les eaux pétillantes) pendant et après le repas, car elles ont une action anti-acide (le contenu de l’estomac devenant plus acide avec la consommation d’alcool). Et pour finir, une balade digestive peut aussi avoir son intérêt : le fait de marcher améliore la digestion, redonne de l’énergie et aide à se sentir moins lourd !
le truc en plus : pensez à une tisane avant de vous coucher !

Quelques aliments stars des fêtes: pas de panique, ils vous font aussi beaucoup de bien !
Le FOIE GRAS est riche en calories du fait de sa quantité importante de gras. Cependant, ce sont des « bonnes » graisses appelées acides gras mono-insaturés (ou oméga-9) qui diminuent le mauvais cholestérol (LDL-cholestérol) et augmente le bon cholestérol (HDL-cholestérol). Il est également riche en fer (comme tous les abats) et est un concentré de vitamines du groupe B.
le truc en plus : pour l’accompagner, privilégiez une tranche de pain de seigle riche en fibres plutôt qu’une tranche de pain de mie.
Le SAUMON fait l’unanimité auprès des chercheurs : sa consommation réduit les problèmes cardiovasculaires, grâce à sa richesse en oméga-3.
le truc en plus : comme pour le foie gras, accompagnez-le d’une tranche de pain de seigle finement tartiné de beurre avec du citron, plutôt que des blinis et de la crème fraîche !
Riches en iode et peu caloriques, les HUÎTRES sont aussi des excellentes sources de protéines et de zinc (2 à 3 huîtres suffisent à couvrir nos besoins quotidien en zinc).
le truc en plus : attention au piège pain-beurre…avec parcimonie !
Si vous êtes adeptes de la fameuse DINDE de Noël, sachez que c’est la viande la plus maigre. Le seul aliment qui est vraiment calorique, ce sont les sauces qui l’accompagneront !

Une fois la fête terminée, pas le temps de déprimer!
Le lendemain de la fête, il y a deux objectifs : éliminer et manger léger. Il s’agit d’évacuer toutes les toxines et autres déchets qui se sont accumulés dans l’organisme. Quand l’organisme a fait des excès, notamment en alcool, il est déshydraté. Sa réhydratation est donc la priorité. Pour cela, il est recommandé de boire beaucoup d'eau. Quant au contenu de l’assiette, les légumes sont le meilleur choix. En effet, ils ont l'avantage d'être pauvres en calories, tout en apportant vitamines, sels minéraux et fibres. Leurs fibres piègent les toxines qui seront éliminées en stimulant le transit.

Bien sûr, je ne manquerai pas de vous rappeler que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, qu’il faut éviter de manger trop gras, trop sucré, trop salé et de grignoter entre les repas, qu’il faut pratiquer une activité physique régulière et manger au moins cinq fruits et légumes par jour mais surtout, je n’oublierai pas de vous souhaiter un très JOYEUX NOEL…savourez !!



Source: Repas de fête, le Figaro Santé (2012)

lundi 15 décembre 2014

BACTERIE, mon amie…

La fermentation est la transformation d’un substrat par des micro-organismes présents à la surface ou à l’intérieur des matières premières. Cette action biologique permet depuis très longtemps la conservation des aliments mais aussi l’amélioration des qualités nutritionnelles des produits en augmentant leurs qualités organoleptiques (saveur, texture, digestibilité, …)

A l’heure actuelle, on estime que plus de 3500 aliments consommés dans le monde bénéficient d’une fermentation maîtrisée. Le contrôle des processus de fermentation garantit le développement d’une flore utile au détriment d’une flore pouvant présenter des risques sanitaires. La palette d’aliments fermentés, d’origine animale ou végétale, que nous consommons est très large : elle va des produits laitiers à la charcuterie, en passant par notre traditionnelle baguette et de nombreux légumes fermentés, sans oublier les boissons alcoolisées ou non.

Le terme « fermentation » dérive du latin fervere qui signifie faire bouillir.
Prenons l’exemple du vin: la fermentation du sucre du jus de raisin par les levures (qu’on ajoute), entraine un dégagement gazeux de CO2et d’alcool proportionnel à la quantité de sucres. On parle de fermentation alcoolique. C’est également ce qui se passe dans le cas du cidre et de la bière.
La fermentation est dite lactique quand les ferments (qu’on ajoute) amènent une production d’acide lactique (et/ou d’autres dérivés).

Au-delà de leurs caractéristiques chimiques, les divers ferments utilisés pour « construire » certains aliments, sont autant de sources de probiotiques (bonnes bactéries) pour les personnes qui en consomment. Parmi ces aliments, les yaourts tiennent une place de choix.

Les deux bactéries (ferments) du yaourt sont Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus. On en compte plus de 10 millions par gramme, soit près d’un milliard par pot.
Pour passer d’une action préventive à une action régulatrice de la flore intestinale, on pourra consommer des produits à base de laits fermentés (ou enrichis en ferments). Ces laits fermentés, de vache, de brebis, … pour lesquels on utilise d’autres ferments sont caractérisés par une teneur en acide lactique moins élevée (ce qui explique leur douceur) mais surtout par une concentration en ferments plus importante.
Bon à savoir: si les vertus régulatrices du transit, immunostimulantes et protectrices intestinales de ces laits sont avérées, on observe également qu’une consommation excessive de ferments lactiques peut entrainer de légers troubles digestifs transitoires. Il est donc recommandé de limiter sa consommation quotidienne à deux produits enrichis en ferments.

De provenance végétale, le soja est de plus en plus présent dans notre alimentation occidentale. On le consomme sous forme de pâte de soja appelée hatcho miso si elle est 100% à base de pâte de soja, ou miso si elle est associée à un peu de riz ou d’orge.
A l’inverse des produits fermentés d’origine animale, les produits fermentés d’origine végétale ne génèrent pas de phénomènes de putréfaction, ni d’acidose métabolique (accumulation excessive d’acides dans le sang).
On entend également parlé du kéfir. Le mot kéfir vient du turc keif qui signifie « sensation de bien-être après l’avoir bu ». Il s’agit d’une boisson naturellement gazeuse, légèrement acidulée et un peu alcoolisée (~2%). Ce breuvage est obtenu par la fermentation naturelle de laits animaux ou de fruits, par des grains de kéfir.

Comme tous les êtres vivants, les ferments alimentaires sont sensibles à la chaleur. Dans la mesure où ils meurent rapidement au-dessus de 60-70°C, on comprendra que les préparations culinaires chaudes ne garantissent plus toujours les propriétés bénéfiques de ces ferments originaux. En revanche, ils résistent très bien aux basses températures et se réveillent une fois dans notre tube digestif pour exprimer leurs qualités…reconnues à travers le monde depuis des centaines d’années !

Je vous laisse digérer cet article et en attendant, je vous prépare une recette de kéfir de fruits, pour expérimenter cette sensation de bien-être après l’avoir bu…


Source: les Ferments dans l’Alimentation, Pascal Guerit, Docteur en Pharmacie DU Diététique et Nutrition, PharmaVie n° 143, octobre 2014

lundi 8 décembre 2014

AROMATisons donc!

A la fois herbe fine et épice, la CORIANDRE ne fait pas les choses à moitié. Tout est bon dans la coriandre : on utilise aussi bien ces feuilles fraîches, que sa tige, ses graines et ses racines séchées et pilées. On la retrouve également sous l’appellation « persil arabe » ou « persil chinois ». La coriandre est relève merveilleusement ragoûts et marinades et s’associe parfaitement avec le poisson. Hippocrate conseillait les graines de coriandre comme antispasmodique pour le ventre.

Le PERSIL peut être plat ou frisé et s’utilise frais, congelé ou séché, en l’ajoutant au dernier moment, pour éviter de le cuire et préserver ainsi ses qualités gustatives et ses propriétés médicinales. Considérez-le comme la star des fines herbes : il peut être considéré à lui seul comme un complément d’apport vitamino-minéral (10g de persil, soit 1 cuillère de persil ciselé vous apporte 15% des AJR (apports journaliers recommandés) en vitamine C, 30% des AJR en vitamine A, 5% des AJR en vitamine B9 et 5% des AJR en fer…rien que ça !

Les feuilles de LAURIER font partie du bouquet garni et s’utilisent fraîches ou séchées pour parfumer un court-bouillon, une marinade ou un ragoût. Le laurier est reconnu pour ses vertus antiseptiques, digestives et antirhumatismales.

Largement utilisé dans la cuisine méditerranéenne (civet, sauces tomates, farce, grillades, …), le THYM est également reconnu pour ses propriétés médicinales depuis l’Antiquité, en Egypte notamment. Il est un antiseptique puissant.

Assez proche par ses caractéristiques son utilisation culinaire du thym, le ROMARIN serait idéal pour calmer les maux de ventre et aider à la digestion. Riche en flavonoïdes, pris en décoction, il aiderait à lutter contre les coliques et les ballonnements. Grâce au menthol qu’elle renferme, la MENTHE est tonifiante et bénéfique pour le tube digestif et pour l’arbre respiratoire. Elle est à la fois stimulante, relaxante et soulage les migraines et les douleurs musculaires. Plus de raison de ne pas l’utiliser, verte ou poivrée, pour parfumer vos plats, vos sauces et vos desserts !

L’ESTRAGON (également nommé « petit dragon ») est originaire d’Asie, où il était préconisé comme remède pour ses effets diurétiques, antiseptiques, digestifs, apéritifs (qui ouvrent l’appétit) et antispasmodiques. D’une saveur légèrement anisée, il parfume à merveille les sauces des poissons et des volailles, en plus d’être l’ingrédient phare de la sauce béarnaise !
Bon à savoir 1: l’estragon supporte bien la cuisson.
Bon à savoir 2 : associé à d’autres fines herbes, il emporte tout le goût.

Hier consommée par les gladiateurs romains avant d’aller au combat pour se donner plus de vigueur, l’ANETH est aujourd’hui préconisée en cas de nausée, de spasmes et pour stimuler l’élimination. Sa saveur anisée en fait un ingrédient clé de la cuisine du Maghreb et indispensable pour accompagner nos poissons.

L’essence du BASILIC est très volatile. C’est la raison pour laquelle on le consomme de préférence frais ou conservé dans de l’huile d’olive (avec de l’ail et des pignons de pains pour en faire une délicieuse sauce pesto). Outre ses qualités gustatives estivales si caractéristiques, le basilic possède d’intéressantes propriétés antiseptiques et est un excellent remède contre les aphtes.

Le GINGEMBRE est une plante vivace tropicale, caractérisée par son arôme chaud, épicé, un peu citronné et subtilement camphré. Il peut être consommé frais, râpé ou en fines lamelles, confit ou conservé dans du vinaigre, ou même séché, en poudre. Il est reconnu pour ses vertus apéritives et digestives.

L’OIGNON a toujours été considéré comme un légume santé. Il présente des propriétés diurétiques, antibactériennes et hypoglycémiantes (fait baisser le taux de glycémie, la quantité de sucre présente dans le sang). Il est riche en vitamines B et C, et en oligoéléments (en sélénium notamment).

L’AIL est l’alicament vedette : déjà les Egyptiens, les Grecs et les Romains s’en servaient à des fins thérapeutiques. Il renferme près de 400 molécules permettant de lutter contre les agressions bactériennes, virales ou cancéreuses. Consommer une gousse d’ail par jour permettrait de réguler le cholestérol sanguin.

Le SESAME est une plante oléagineuse produisant des gousses qui renferment des graines blanches, brunes ou noires dont on peut extraire une huile. Il est riche en vitamine E et en oméga 3. N’hésitez donc pas à ajouter quelques graines séchées à vos plats ou à vos desserts pour leur donner un petit goût de noisette et faire le plein d’oméga 3 !


Source: Les Aromates : un capital antioxydant « spécial longévité », Docteur S. Ortega, PharmaVie n°143, octobre 2014

vendredi 5 décembre 2014

5 fruits, légumes et AROMATES par jour

Petite question : quel est le point commun entre les Crétois, les Japonais, les Chinois et les Equatoriens ?
A moins d’être économiste-sociologue, la réponse n’est pas aisée. Ceux-ci vous répondraient très certainement sans hésiter qu’il s’agit des peuples reconnus pour avoir une espérance de vie parmi les plus élevées du monde.
A quoi cela est-il dû ? Le niveau de pollution ? L’état de stress ? De meilleures conditions de vie ? Peut-être…mais s’il s’agissait de quelque chose de plus simple, à notre portée, sur lequel il nous est possible de jouer directement (car oui, il nous est possible d’influencer positivement ou négativement notre espérance de vie !) Et bien oui, en effet, c’est tout simple : il s’agit de leurs cuisines, reconnues pour leur utilisation abondante de fines herbes et d’épices.
Quel rapport avec la longévité de ces peuples, me direz-vous. Figurez-vous qu’il a été démontré qu’en plus de parfumer les mets, les fines herbes et les épices sont sources de bienfaits pour la santé. On parle même d’alicaments (ALIment+médiCAMENT : un aliment qui soigne, qui guérit, qui influence positivement l’état de santé).

L’utilisation des herbes, des épices, de la moutarde, de l’ail, des oignons, rend non seulement nos plats plus savoureux mais nous apporte également une intéressante quantité d’antioxydants. Les aromates sont riches en antioxydants utiles pour la conservation des aliments ainsi que pour la protection de nos cellules (ils participent à l’évacuation des radicaux libres produits lors des phénomènes oxydatifs dans les cellules). Ces antioxydants sont les vitamines et les polyphénols présents dans les pigments des fines herbes et des épices. Les polyphénols absorbés par l’organisme humain sont rapidement métabolisés (c’est-à-dire utilisés et transformés) et éliminés dans les heures qui suivent leur consommation. Il est donc nécessaire de consommer régulièrement ces aromates pourvoyeurs de polyphénols !

Bon à savoir : les polyphénols sont sensibles à la chaleur. Il est donc recommandé de les consommer crus ou peu cuits. Pour maximiser les apports bénéfiques des fines herbes en cuisine, il faut les choisir fraîches ou congelées (pratique !) et les incorporer à la préparation d’un plat cuisiné en fin de cuisson. L’idéal serait même de n’acheter les herbes et les épices qu’entières et de ne les ciseler/moudre qu’au dernier moment.
Par ailleurs, sachez que les fines herbes sont également sources de fibres, efficaces pour réguler le transit intestinal et impliquées dans la réduction des risques de cancer du côlon, grâce à un apport de nombreuses vitamines et de minéraux protecteurs. Certaines sont même reconnues pour stimuler l’immunité et fortifier la peau.

Alors on n'hésite plus, on AROMATise ses plats!


Source: Les Aromates : un capital antioxydant « spécial longévité », Docteur S. Ortega, PharmaVie n°143, octobre 2014

mercredi 5 novembre 2014

La BETTERAVE…adieu mauvais souvenirs de cantine !

Mois de consommation : mai, juin, juillet, août, septembre, octobre.

La betterave se décline en plusieurs variétés : rouges, jaunes et blanches. La betterave blanche est notamment utilisée pour la fabrication de sucre; on la nomme d’ailleurs ‘’betterave à sucre’’. La betterave rouge, la plus connue et la plus consommée se nomme ‘’betterave potagère’’. On la repère sur les étals grâce à sa jolie couleur rouge violacée (cette teinte sert d’ailleurs à la fabrication de colorants dans l’industrie agroalimentaire : la bétanine ou rouge de betterave (E162)).

Qui n’a jamais mangé de betterave froide et découpée en petits dés à la cantine ? Un mauvais souvenir ? Et pourtant, la betterave est un légume délicieux avec un grand potentiel encore trop souvent ignoré. Cuite entière à l’eau, elle peut servir d’accompagnement sous des formes diverses : en purée, en salade, dans le bortsch (soupe traditionnelle russe), ou encore rapée en tranches fines à la mandoline puis frite à la poêle, comme délicieuse alternative aux chips ! Pour minimiser la perte des nutriments, on fera cuire nos betteraves avec la peau. Elles ne s’éplucheront que plus facilement par la suite.

Point nutrition : pour finir de vous convertir définitivement à la betterave, sachez qu’elle est pleine de bonnes surprises pour la santé:
1- Prévention des cancers : une étude a démontré que la consommation de betterave (par l’action de la bétanine), diminuait l’apparition de cancers de la peau, du foie et du poumon chez l’animal. De plus, des recherches indiquent que les caroténoïdes des feuilles de betterave pourraient contribuer à prévenir certains cancers, notamment le cancer du sein et le cancer du poumon.
2- Pouvoir antioxydant : la betterave est un des légumes ayant le meilleur pouvoir antioxydant et prévient ainsi l’apparition de maladies cardiovasculaires, de certains cancers et d’autres maladies chroniques.

Une urine colorée par la betterave? Quelques heures après avoir mangé des betteraves, il peut arriver que l’urine ou les selles prennent une teinte rougeâtre. Ce phénomène surviendrait lorsque les pigments de la betterave (les bétalaïnes) sont absorbés par l’intestin au lieu d’être dégradés. Plusieurs facteurs peuvent influencer cette coloration, tels que l’acidité de l’estomac, la rapidité de la digestion, la variété de betterave consommée, etc. Cette caractéristique ne représente pas un danger pour la santé.

Maintenant que la betterave n'a plus de secret pour vous, à vos couteaux!


dimanche 7 septembre 2014

Le pouvoir du GOUT...

…ou la conviction que la façon dont nous l’expérimentons et le savourons relie les gens et les cultures.

C’est le message que nous livrent les 5 tendances culinaires du moment. Elles sont axées sur les principales influences culturelles qui façonnent les saveurs de demain. Ensemble, elles nous racontent comment les peuples d’ici et d’ailleurs reprennent le meilleur de leur patrimoine culinaire et l’associent dans des plats toujours plus différents, colorés et savoureux.

1) Obsession pimentée
Bien plus que la découverte de nouvelles variétés de piments, cette tendance se déploie via les nombreuses techniques utilisées pour en extraire tout leur potentiel gustatif : fumé, grillé, vinaigré, fermenté ou confit, le piment n’a pas fini de vous faire voyager.
Parole d’expert : « Les piments sont des épices très excitantes de par les sensations qu’ils peuvent provoquer en nous : chaleur, énergie, aventure et toutes sortes d’émotions positives. C’est la raison pour laquelle les amateurs de piments les aiment tant et cherchent en permanence un nouveau frisson pimenté. » (Silvia King, scientifique sensorielle)
=> Alors on tente : le GUAJILLO (piment séché mexicain), le piment DE ARBOL (piment mexicain), le TEN TSIN (piment hot du Szechuan) et l’AJI AMARILLO (piment jaune hot péruvien).

2) Le Masala moderne
Déjà familiers avec les curry basiques, les gourmets du monde entier poussent leur attrait pour cette cuisine riche en épices un cran plus loin, explorant toujours plus de saveurs, dans de nouveaux contextes, allant des food trucks et étals aux restaurants les plus fins.
Parole d’expert : « La cuisine indienne influence une large palette de plats, restaurants et émissions de télé. Au Royaume-Uni et en Afrique du Sud (où la cuisine indienne est aussi consommée qu’une pizza), on remarque que les plats locaux sont twistés, revisités et modernisés par un simple ajout d’épices indiennes. » (Chef Steve Love, UK)
=> Alors on goute : le KASHMIRI MASALA (mix d’épices du Nord de l’Inde composé de cumin, cardamome, cannelle, poivre noir, clous de girofle et gingembre), et le PANEER (fromage frais).

3) Cuisiner intelligent et compact
Et si les grandes saveurs pouvaient aussi sortir des petits espaces ?! Il n’est pas toujours facile de faire de grands plats dans nos trop souvent petites cuisines, et pourtant ! En faisant preuve de créativité et d’inventivité, on peut faire de grandes choses.
Parole d’expert : « Moins de place pour cuisiner requiert juste un peu de créativité ! Des ingrédients multi-usages à utiliser dans de nombreuses applications et un équipement multifonctions permettent de créer des plats toujours plus savoureux, dans nos microscopiques cuisines urbaines. » (Michelle Thrift, ‘’Home’’ économiste, développement culinaire, Australie)
=> Les ingrédients à avoir: le THE (naturellement sain, il peut être utilisé comme assaisonnement ou marinade), les NOODLES (ingrédient multi-usages : soupes, plats, salades…), la CORIANDRE (de la graine à la feuille, elle est utilisée de multiples façons tout autour du globe).

4) Tour du monde mexicain
Les saveurs mexicaines ont la cote ! Du Nord des Etats-Unis à la Chine, plus récemment, de nombreuses cultures adoptent les marquants authentiques de cette brillante et puissante cuisine décomplexée.
Parole d’expert : « Comme nous le prouve l’intérêt croissant pour la cuisine mexicaine, nous sommes avides de découvrir des saveurs toujours plus locales et authentiques. » (Chef Kevan Vetter, USA)
=> On découvre : les TOMATILLOS (ingrédient proche de la tomate, légèrement citronné), le RECADOS (pâte d’épice populaire dans le Yucatan), la sauce CHAMOY (condiment composé d’abricot, de citron vert, de piment et d’épices)

5) Charmé par le Brésil
Le Brésil, particulièrement mis à l’honneur ces dernières années, nous révèle ses saveurs et traditions nées d’un melting pot culturel riche des influences européennes, africaines, asiatiques et amazoniennes. Une nouvelle source d’inspiration forte pour la cuisine à travers le monde…
Parole d’expert : « Comme ses habitants, la cuisine brésilienne est un séduisant mix d’influences natives et globales. L’attrait du monde pour le Brésil s’intensifie : nous découvrons à peine ô combien excitants ses ingrédients et ses saveurs peuvent être. » (Anthony Palmer, Directeur Innovation)
=> Les ingrédients qui grimpent : la farine CASSAVA (aussi connue sous le nom de manioc ou tapioca, sans gluten), la GOYAVE (fruit tropical à savourer aussi bien frais, qu’en jus ou en pâte), le TEMPERO BAIANO (assaisonnement de Bahia, contenant de l’origan, du persil, du cumin et différentes variétés de poivre)

Source: Flavour Forecast 2014 (McCORMICK)

samedi 6 septembre 2014

Gardons la PECHE

Mois de consommation : juin, juillet, août, septembre.

La pêche est à choisir bien mûre car elle ne mûrit plus après avoir été cueillie (elle pourrit !). Choisissez-la souple sous vos doigts et bien odorante : elle doit sentir bon le Sud (la production française se répartit entre le Languedoc-Roussillon, le Rhône-Alpes et la Provence-Alpes-Côte d’Azur). Pour la conserver, évitons le réfrigérateur qui tuerait sa saveur et préférons une corbeille de fruits. Ne tardez cependant pas à la savourer pour éviter qu’elle ne pourrisse. Pour les pros des bocaux, sachez qu’elle se conserve entre 6 mois et 1 an (pelée et dénoyautée ou en sirop).

La pêche se cuisine à toutes les sauces (ou presque !) : telle qu’elle, on la savoure crue, nature ou en salade. Cuite, on en fait l’ingrédient star de nos tartes, de nos charlottes, de nos crumbles. Et pour un maximum de fraîcheur et de gourmandise, on accompagne nos préparations d’une boule de glace ou de sorbet (nougat, vanille noix de macadamia, framboise, etc.)…miam ! Pour les assoiffés d’expériences culinaires, sachez qu’elle se marie aussi avec du vin (les fameuses pêches au vin), du canard, de la pintade, de l'huile d'olive, du basilic, de l'estragon, de la menthe, de la cardamone ou du gingembre, du poivre blanc, de la fleur d'aubépine.

Point nutrition : les pêches fraîches sont une bonne source de fibres alimentaires, de vitamine A et de vitamine B3, de potassium, de fer, de phosphore, de cuivre, et une très bonne source de vitamine C. Notez que la pelure de la pêche est très riche d’un point de vue nutritif. On y retrouve, en quantités importantes (encore plus que dans la chaire de la pêche) :
1- Des composés phénoliques (substances antioxydantes trouvées dans les aliments d’origine végétale) qui contribueraient à la prévention de certaines maladies
2- Des caroténoïdes qui réduiraient le risque de souffrir de certains cancers
3- Des fibres alimentaires qui, en plus de prévenir la constipation et de diminuer le risque de cancer du côlon, contribue à la prévention des maladies cardiovasculaires et à un meilleur contrôle du diabète de type 2 et de l’appétit Alors, on choisit des pêches non traitées de préférence et on les nettoie bien avant de les consommer…avec la peau !

Un petit mot sur les variétés : la peau duveteuse et le noyau libre (non adhérent à la chair) distinguent la pêche proprement dite des autres variétés produites par l'espèce Prunus persica (la pêche pavie à peau duveteuse et noyau adhérent; la nectarine à peau lisse et noyau libre; le brugnon (nectarine à chair blanche), à peau lisse et noyau adhérent). Les variétés à chair blanche sont plus précoces et plus savoureuses que celles à chair jaune, mais ont l'inconvénient de s'abîmer plus facilement.


vendredi 29 août 2014

La cuisine, une histoire de SENS

1. Couper les pommes en dés.
2. Dans un saladier, mélanger la farine au sucre, puis ajouter le beurre. Malaxer le tout avec les doigts pour obtenir une pâte sableuse.
3. Beurrer le moule, y disposer les dés de pommes et placer la pâte par dessus.
4. Laisser cuire 25 mn à thermostat 6 (180°C).

Réaliser une recette, la meilleure soit-elle, comme une succession d’étapes, peut rapidement s’avérer rébarbatif (surtout quand il faut multiplier les proportions pour un nombre de convives plus important) et pas très excitant (peu de place pour la fantaisie : « faire ceci », « faire cela », … !)
En y mettant du sens et nos sens, ces gestes simples prennent une nouvelle dimension et deviennent « une joyeuse célébration de la vie ».

Si nous prenions davantage le temps de voir, de toucher, d’écouter, de sentir et de goûter…
Si nous nous concentrions davantage sur le moment présent et sur toutes les sensations de l’instant, plutôt que de ruminer le passé ou d’angoisser pour l’avenir…
Et si la cuisine était justement le lieu, qui nous permettait de vivre pleinement, d’être entièrement nous, grâce à l’expression totale et permanente de nos sens…

Le sens est la faculté de percevoir les impressions faites par les objets extérieurs. Ainsi, tout ce que nous faisons, tout ce que nous expérimentons passe par nos sens. Ils sont à la fois la porte d’entrée par laquelle le monde extérieur pénètre notre monde intérieur, et l’expression palpable de notre esprit et de notre personnalité. Quand nous cuisinons, les odeurs, les saveurs, les textures, les sons, les couleurs que nous créons racontent ce que nous sommes et offrent à notre esprit d’accéder à la mémoire de notre corps.

C’est justement à la MEMOIRE que je souhaite offrir le qualificatif de 6è sens. On pourrait même la qualifier de métasens culinaire puisqu’elle englobe et renferme en son sein le TOUCHER, la VUE, l’OUIE, l’ODORAT et le GOUT, tous développés sur la base d’expériences et d’héritages constitutifs de notre Histoire.

Pour terminer, je vous propose de réécrire notre recette de départ, d’un point de vue sensitif cette fois.

0. Choisissez vos pommes, bien belles, bien fermes
1. Coupez-les en dés, et goûtez un morceau, pour vérifier qu’elles ne sont ni trop farineuses, ni trop acides
2. Dans un saladier, mélangez la farine au sucre, puis ajoutez le beurre mou. Vous pouvez ajoutez une pincée de cannelle, pour réveiller votre odorat. Malaxez le tout avec les doigts pour obtenir une pâte sableuse, qui ne colle plus aux doigts (c’est ce qu’on appelle « sabler la pâte »).
3. Beurrez un plat allant au four, type plat à gratin (n’hésitez pas à le faire avec les doigts – propres !), disposez-y les dés de pommes et parsemez de crumble (cette pâte que vous avez préparée).
4. Laissez cuire 25 minutes à thermostat 6 (180°C). Trépignez d’impatience, laissez vous emporter par les effluves émanant du four.
5. Laissez refroidir au moins 10 minutes pour ne pas vous brûler et dégustez, savourez... (c’est encore meilleur avec une boule de glace (à la vanille, au caramel, au chocolat…selon vos envies !))

Ainsi réalisé, ce simple (et délicieux) crumble aux pommes aura un petit goût supplémentaire et unique : un petit goût de vie, un petit goût de vous !

Sources : Psychologies Magazine et Marmiton

mercredi 23 juillet 2014

le Bonheur est dans l'Assiette

Que ce soit par plaisir ou par nécessité, manger est une activité que nous pratiquons au quotidien. Nous nous rendons compte que la nourriture a un rôle qui dépasse le simple besoin physiologique. C’est en effet une intarissable source d'énergies : l’énergie physique (celle qui nous permet de nous activer), l’énergie mentale (celle qui nous permet de réfléchir), l’énergie relationnelle (celle qui nous permet de partager), l’énergie émotionnelle (celle qui nous permet de ressentir), …

Alors si manger est un acte si important, si l’alimentation est un sujet si déterminant pour notre bien-être et notre santé, cela mérite de s’y pencher un peu, non ?

L'objectif de ce blog est de vous aider à mieux comprendre ce que vous cuisinez, en réveillant tous vos sens et en vous faisant voyager dans un monde rempli de couleurs, de saveurs, d’odeurs et de textures. Recettes, fiches ingrédients, tendances, décryptage, trucs&astuces, infos nutritionnelles, etc. tous les moyens seront bons pour que votre cuisine soit encore plus synonyme de bien-être, de santé et surtout de plaisir.

une cuisine pour faire du bien et se faire du bien
une cuisine pour faire plaisir et se faire plaisir
une cuisine pleine de goût et remplie d'odeurs
une cuisine qui en met plein la vue
une cuisine tactile et sonore
une cuisine qui parle à notre cœur et à notre cerveau

J'espère que vous aurez autant de plaisir à le parcourir que j'en aurai à l'agrémenter, au fil des jours et des saisons.
Si vous êtes prêts, c'est parti!